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Mercredi 11 novembre: Sucre - Mizque.


Il y a eu un bel orage pendant la nuit, et il pleut encore un peu le matin. Nous prenons chaleureusement congé de Felicidad, et quittons "notre" jardin. Le temps se lève quand nous sortons de Sucre. Tant mieux, car nous prenons la route vers Cochabamba, et c'est une belle route de montagne. C'est assez vert, on longe de larges fleuves, le Rio Sacramento, puis le Rio Grande. Comme il y a eu de l'orage pendant la nuit, ils charrient des eaux boueuses.

Repas de midi au bord de la route.

Vers 16h 30, nous arrivons à Mizque. Il y a là un camping, nous décidons de nous y installer. En fait, c'est un petit camping à la ferme! Voilà qui nous changera de notre jardin de Sucre... Nous nous installons sur l'herbe, sous les arbres. Il y a là un palmier, un manguier, et puis, des vaches, des lamas, une vigogne, des poules, et...un petit singe! Ils ont tué une vache, et font sécher la viande ( salée) sur le fil à linge pour pouvoir la garder longtemps. Les installations sanitaires existent, mais ne sont plus utilisables. Peu importe, nous avons ce qu'il faut dans Franklin. Nous sommes au vert, au calme, et pouvons prendre de l'eau. Tout compte fait, nous sommes bien, et nous sommes les seuls campeurs.

Jeudi 12 novembre: Mizque - Torotoro.

Il fait très beau et déjà chaud ce matin quand nous quittons Mizque. Nous partons vers Punata par une route de montagne qui est en fait une piste empierrée. Ils sont en train de faire la route, et on assiste au ballet des gros camions qui se croisent sur la piste étroite pour aller vers un ouvrage d'art, un pont en construction.

La "route" traverse un massif montagneux, dépassant les 3000m, et passe par de rares villages de montagne.

Repas de midi au bord d'une lagune, puis continuation jusque Punata où nous retrouvons enfin le bitume.

Mais cela ne va pas durer, car nous prenons ensuite une piste en direction de Torotoro qui nous mène à travers des paysages magnifiques, longeant des gorges colorées. Hélas, ajoutée aux heures de piste de la matinée, celle-ci nous paraît longue, disons plutôt interminable.

Nous arrivons enfin, à la nuit tombée à Torotoro. Il est 19h passées, nous nous arrêtons en bord de piste, 2 km avant le village, pour un bivouac.

Vendredi 13 novembre : Torotoro.

Il fait très beau ce matin. Nous décidons d'aller visiter les environs du village. Torotoro se trouve dans un parc national à 2700m d'altitude, dans un environnement montagneux plutôt extraordinaire. Tout autour, ce sont de curieux plissements de terrain en forme d'arc de cercle, ce parc national est un des joyaux de la Bolivie.

Il y a là des traces de dinosaures, on voit d'ailleurs les marques de leurs pas laissées dans la boue aujourd'hui pétrifiée, dès l'entrée du village.

Comme il fait très beau et bon, nous traversons le village et décidons de monter à La Ciudad de Itas. Une piste bien raide y grimpe en passant par des paysages d'une beauté exceptionnelle parmi des roches rouges et ocres.

Elle traverse des formations rocheuses impressionnantes, nous promène dans des paysages de western, montant à plus de 3800m. Nous apercevons çà et là des fermes d'altitude en adobe et au toit de paille, avec à coté le four à pain, l'enclos des poules, et les enclos murés pour les cultures. Les gens travaillent dehors, les hommes sont aux champs, parfois avec les bœufs tirant le soc, les femmes sont dans la nature et gardent les moutons, tout en filant la laine.

C'est là haut, à 3800 m d'altitude et au milieu d'un paysage grandiose que nous prenons notre repas de midi.

Ensuite nous laissons Franklin et partons à pied randonner dans la cité d'Itas. En fait, ce n'est surtout pas une cité, car il n'y a pas une seule maison, mais un canyon avec des cavités creusées par des vagues lorsque ces falaises étaient en bord de mer, au temps des dinosaures... C'est très sauvage, et très beau.

De retour au village, en fin d'après-midi, nous nous installons sur la place du village, devant l'église, pour un bivouac.

Samedi 14 Novembre: Torotoro.

Il fait très beau ce matin. Nous décidons donc de partir faire une grimpette en montagne avec Franklin. À la sortie de Torotoro, nous empruntons une très belle et bonne piste en direction de Carasi, qui nous amène de virage en virage à 3400 m d'altitude, passant par des cols et des paysages grandioses.

Cette piste a été aménagée pour désenclaver les fermes isolées et les petits hameaux de montagne, qui disposent maintenant aussi de l'électricité, et pour certains, de l'eau. Pour tous ces gens vivant de l'agriculture de leur petit lopin de terre, c'est un progrès énorme destiné à lutter contre la pauvreté.

De retour en fin de matinée, nous décidons d'aller faire un tour au centre artisanal de Torotoro. Les objets vendus, essentiellement à base de tissage, sont le fruit du travail des femmes des environs qui se sont regroupées en coopérative. Demandant à un autochtone l'adresse de ce centre, ce monsieur nous l'explique gentiment, et nous demande d'où nous sommes. Et là...., surprise...! en apprenant que Sylvie est française, il lui chante intégralement la marseillaise avec les paroles en espagnol! Nous finissons par la chanter ensemble, quel hommage!

En rentrant " à la maison" pour prendre notre repas de midi, nous croisons un couple de français d'origine parisienne. Ils font en 12 mois un tour du monde en avion et en bus avec leur agréable petite Gaïa âgée de 9 ans. Échange de récits de nos voyages, échange de nos blogs. Nous leur souhaitons bonne continuation dans cette belle aventure...

 

Enfin, l'après- midi, comme il fait toujours très beau, nous allons faire une randonnée à pied au très beau Canyon de Torotoro. Le sentier rejoint un mirador qui donne une vue impressionnante sur cet étroit canyon d'une profondeur de 300m. Puis le sentier suit le bord du canyon jusqu'à un deuxième mirador. C'est impressionnant, il ne faut surtout pas avoir le vertige!

Nous rentrons après avoir parcouru 8km sous un chaud soleil, et allons nous rafraîchir autour d'une bière et d'une glace dans un café.

Les environs de ce village méritent vraiment qu'on y vienne, et nous avons passé deux très agréables journées à Tototoro. Ce soir, nous renouvelons notre bivouac sur la place principale du village, devant l'église.

 

 

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