Vendredi 30 octobre: San Juan - Salar d'Uyuni ( Isla Inca Huasi).Il a fait moins quatre cette nuit, mais nous sommes habitués à des froids plus intenses et le chauffage de Franklin fonctionne bien. Nous retrouvons Maurice et Nicole tôt le matin. Ils ont dormi dans le village. Nous attendons le chauffeur guide rencontré hier soir pour qu'il viennent démarrer leur véhicule. C'est pour nous l'occasion de voir un village se réveiller le matin. Les enfants vont à l'école, un camion citerne vient pomper de l'eau dans un bassin pour la distribuer ensuite ( apparemment il n'y a pas encore l'eau courante, mais cela ne devrait tarder, car on voit dans les cours, partout les mêmes installations avec des robinets montés sur un socle bétonné). Les lamas viennent s'abreuver dans le même bassin.
Les femmes partent faire des courses, il y a même un marchand de fleurs installé sur le trottoir. Les chauffeurs guides s'affairent devant l'hôtel, préparant les véhicules 4x4 pour emmener les touristes, emportant de l'eau et installant les bagages sur la galerie, emballés dans de grandes bâches.
Dès que le Toyota de Maurice est démarré par le chauffeur ( qui bricole avec un fil sous la voiture pour mettre un contact), nous partons vers le salar d'Uyuni par une piste chaotique qui longe la montagne, desservant quelques villages et traversant les cultures de quinoa. Nous pénétrons le salar par des endroits qui doivent parfois être très boueux et de ce fait difficiles si l'on en juge d'après les énormes traces et ornières laissées sur le sol.
La traversée du salar est un véritable émerveillement. C'est blanc, blanc de blanc, à perte de vue, sous un beau ciel tout bleu. On croirait rouler sur la neige, c'est un paysage hallucinant!
Au loin se dégagent les montagnes, mais si l'on regarde dans certaines directions, le salar est tellement grand qu'on ne les voit même plus. L'horizon alors est tout plat, on voit même la courbure de la terre, comme sur l'océan.
Il faut dire que ce salar est la plus vaste réserve de sel au monde, couvrant 1.210.000 km2, à 3653m d'altitude. À l'origine, il y a 40 000 ans, c'était un lac, qui en s'asséchant, a laissé une importante concentration de sel. Il est d'un blanc aveuglant, et incroyablement beau. On extrait encore le sel, mais sous cette croute de sel se trouve une autre richesse, car il y a là d'importants gisements de lithium, correspondant à 50% des ressources mondiales, soit 5,4 millions de tonnes... Ce minerai est essentiel au fonctionnement des véhicules hybrides et électriques et représente une richesse énorme pour la Bolivie.
Nous nous garons à proximité de l'île Inca Huasi, Maurice et Nicole nous quittent à ce moment. En effet ils ne peuvent arrêter leur moteur et doivent se rendre chez un garagiste électricien à Uyuni pour régler leur problème.
Quant à nous, nous savourons notre solitude dans cet espace magique. L'île Inca Huasi, au milieu du salar, est couverte de cactus, et entourée d'une mer blanche et plane de plaques de sel de formes hexagonales.
A l'heure de midi, il fait très bon, même chaud, et nous prenons notre repas dehors. Comme ce salar est une destination phare de notre voyage, nous marquons le coup avec une boîte de foie gras et une bouteille de Rivesaltes emportés de France. Ce repas est magique.
Nous flânons tout l'après-midi dehors, s'amusant à prendre des photos, ou contemplant tout simplement ce paysage que nous ne retrouverons nulle part ailleurs.
Nous admirons le coucher du soleil sur le Salar de Uyuni, seuls au monde.
Après un coucher du soleil sur le salar, nous faisons un tour de l'île et trouvons un bel espace pour bivouaquer, à l'abri du vent qui souffle froidement le soir, et face au soleil du matin. Dans la soirée on frappe à notre porte, c'est un jeune couple qui vient s'installer à côté de nous pour bivouaquer et il vient nous saluer. Quelle politesse! Ils nous disent nous avoir dejà aperçus à Salta, au camping. Nous ferons sûrement plus ample connaissance demain matin. Ce soir, nous dormons à 3653m d'altitude, ce qui nous semble bas par rapport aux nuits précédentes!
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