Nos premiers dix jours...
Nous partons le dimanche 23 août, vers 15h. La sortie du port d'Anvers nous permet d'en prendre la mesure. C'est absolument... Gigantesque! Nous naviguons plusieurs heures avant d'arriver à la mer, seulement vers 1h du matin!
Au cours de ce passage dans les canaux bordés de quais, de containers, de grues, de parkings de voitures, d'autres containers..., il faut passer une écluse, qui permet de naviguer toute la journée, à cause du niveau de la mer qui monte et descend en fonction des marées. Mais l'écluse, immense, est étroite pour notre large cargo, et...nous frottons en biais avec le bord du navire. Arrêt, attente...., inquiétude, et on repart.
Une visite à notre camion dans la soute, toujours ouverte et accessible, nous permet par la suite de constater qu'il n'y a aucun dégât pour nos véhicules, tous bien amarrés.
Commence alors notre long long voyage d'un mois.
Nous faisons mieux connaissance de nos compagnons.Très vite deux groupes se forment, d'un côté les germanistes, d'un autre côté les francophones, un peu plus bruyants, car oui, nous rions beaucoup!
Nous faisons aussi la connaissance de l'équipage. Cinq officiers bulgares, deux officiers philippins et tout le personnel de cuisine et d'entretien du bateau. Tous, absolument tous, sont très très gentils. Nous formons, comme ils disent, une grande famille. Nous sommes au total 26 membres d'équipage et 11 voyageurs.
Le capitaine nous autorise à circuler librement dans tout le bateau et à descendre dans la cale où sont nos voitures quand nous le désirons.
Les journées s'écoulent et nous ne nous ennuyons pas. Les matinées sont occupées entre la salle de sport, le ménage fait par un philippin, mais obligatoirement en notre présence, le linge, le farniente sur le pont, des visites du navire.
Nous avons droit ainsi un matin à une longue visite de la salle des machines, absolument très impressionnante.
Un autre matin, nous parcourons les 12 étages, visitons les chargements divers et voyons les toutes nouvelles Mercedes et Audi haut de gamme. Nous parcourons les salles d'entretien du navire, la salle des peintures, la salle des cordages, la plate-forme immense de l'ancre, où l'on peut jouer à Titanic.
Et le clou de la visite est la cabine de pilotage où règnent un sérieux et un silence religieux.
Un autre jour, nous faisons l'exercice de sauvetage, apprenant à mettre les gilets, et montant dans le canot de sauvetage hermétique.
Les repas sont bons. Ce sont des buffets, avec beaucoup de fruits et de légumes, crus ou cuits, toujours frais, avec à tous les repas de la viande ou du poisson. Nous avons également, outre les jus de fruits, du vin blanc et du vin rouge, le tout à discrétion.
A toute heure de la journée, nous pouvons accéder au frigo, à la machine à café, au thé.
L'après-midi passe agréablement au salon, ou sur le pont. On nous remplit la piscine chaque fois que le temps le permet avec de l'eau de mer, et nous pouvons en profiter. Nous restons beaucoup ensemble, et lisons des romans ou des guides, apprenons l'espagnol en regardant des vidéos, ou dans nos fascicules, nous échangeons des infos et bons plans pour le voyage.
Un jour, nous confectionnons des bijoux, car Laurine a apporté pas mal de petites choses permettant de créer.
Un autre jour, nous passons notre temps à regarder la mer. Nous voyons une baleine, près de notre cargo.
Nous admirons le paysage, lorsque nous naviguons entre les îles Canaries. Nous avons même du réseau téléphonique à ce moment, nous permettant de donner des nouvelles à nos familles.
Les soirées passent bien aussi, à admirer le coucher de soleil sur le pont, puis à regarder un film, avec, parfois, une petite douceur pour le palais. Certains soirs, nous nous attablons aussi à 7 autour d'une table ronde, et jouons aux 1000 bornes ou au Uno, et rions beaucoup.
Et puis, il y a ces moments conviviaux, comme par exemple l'anniversaire de mariage de David et Marilia: 34 années de bonheur, ça se fête!!!!! La table a été fleurie avec le bouquet de Franklin, le cuisinier a préparé un superbe gâteau, et le commandant leur a offert deux bouteilles de bon vin, que nous partageons.
Il y a aussi un soir, sur le pont, la fête pour le départ à la retraite du cuisinier Alfonso, sa carrière va se terminer à Dakar. L'équipage a préparé un petit buffet et de la musique avec un karaoké. Nous rions, chantons, et dansons. L'ambiance est très très conviviale.
Après 9 jours de navigation, nous voilà arrivés au large de Dakar le dimanche soir, vers minuit.
Nous sommes une dizaine de bateaux à attendre. Il faut passer une journée complète en mer à attendre une place dans le port.
Nous pouvons enfin accoster le mardi vers 2h du matin. Le déchargement du bateau a commencé pendant la nuit. Équipage et passagers, nous craignons les clandestins et vivons donc confinés à l'intérieur. Tous les accès vers l'extérieur sont verrouillés. Nous avons néanmoins la possibilité de monter nous promener sur le pont en passant par les cuisines, car là il y a toujours quelqu'un.
Le capitaine nous autorise à surveiller nos véhicules, mettant à notre disposition deux clés, pour accéder à la soute (Deck 2). Partagés en 6 équipes de 2, chaque équipe va faire le guet dans la soute pendant 4 heures, pour surveiller et protéger nos véhicules des éventuels voleurs ou clandestins, car les cales sont grandes ouvertes pour le déchargement et le chargement des véhicules.
C'est fatigant, car il fait très chaud dans la cale, on ne peut pas s'assoir, et il faut être en permanence aux aguets.
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