072-Cerro Castillo-Coyhaique-Chaiten-Puerto Montt

De Villa Cerro Castillo - Coyhaique - Lago Los Torres - Puerto Cisnes - Chaiten - Galeta Gonzalo - à Puerto Montt.

Mardi 22 mars: Villa Cerro Castillo - Coyhaique.

Ce matin, le temps est couvert. Le Cerro Castillo, qui était tout dégagé hier soir, a ce matin se cache dans les nuages. Nous attendons que ça se dégage pour refaire les photos, car hier soir le jour déclinait à notre arrivée. Hélas, il y a du soleil, mais le Cerro garde la tête dans les nuages.

Lassés d'attendre, nous prenons finalement la route en début d'après-midi. La route redevient goudron, piste et ripio, traverse des contrées peu peuplées, mais il y a les clôtures, et de rares fermes. Nous apercevons les premières meules de foin depuis notre arrivée en Amérique du Sud.

Nous arrivons en fin d'après-midi à Coyhaique, faisons le plein du réservoir de gaz, deux petites courses à la poissonnerie et chez le marchand de fruits et légumes, et allons nous installer pour la nuit au camping El Camping, joli havre de verdure à proximité de la ville. A notre grande surprise, il y a du monde, et même des français !

Mercredi 23 mars: Coyhaique - Lago Las Torres.

Ce matin, il pleut, et carrément ! Ça faisait des mois que nous n'avions pas vu pleuvoir ainsi. En fin de matinée, le ciel daigne se dégager. Nous mettons le nez dehors, discutons un bon moment avec nos voisins, Guy et Claudie, René et Analia, et finalement, nous décidons de partir pour profiter de l'éclaircie. En effet, nous avons mis un pied dans l'automne, et les jours maussades se multiplieront. La côte ouest dans cette region étant pas mal arrosée, il vaut mieux profiter des journées ensoleillées quand il y en a.

Nous nous arrêtons à la sortie de Coyhaique pour le repas de midi. Il y a là un promontoire qui offre une jolie vue sur la ville entourée de montagnes.

L'après-midi, nous poursuivons, sur la Carretera Austral, toujours à travers des zones montagneuses. Les pâturages sont bien verts, les maisons en bois sont colorées. Le temps est changeant, les montagnes jouent à cache cache avec les nuages, et nous avons même droit à un bel arc en ciel.

Nous nous arrêtons en fin d'après-midi au Lago Las Torres. Il y a là un petit camping, tout au bord du lac, avec des installations rustiques. Nous sommes les seuls occupants quand nous arrivons, et avons une jolie vue sur le lac et les fuchsias arbustifs en fleurs. La surprise, c'est que, maintenant que la saison touristique est passée, ce camping est gratuit !

Jeudi 24 mars : Lago Las Torres - Puerto Cisnes.


Le temps est très beau ce matin. Poursuivant notre "route" vers le nord, nous faisons néanmoins un écart de 30 km pour aller visiter Puerto Cisne, un tout petit village au bord du Pacifique. La piste qui y mène est très jolie, longeant le fleuve, et bordée de falaises vertigineuses et verticales.

Le village nous surprend bien. Il est pittoresque, et joli. C'est un village qui vit de la pêche, et de l'élevage des poissons, particulièrement du saumon. Nous nous laissons donc tenter, et allons en manger dans un petit restaurant au centre du village, qui sert une cuisine familiale.

Comme on se plait bien dans cet endroit, et qu'il fait très beau, nous allons finalement nous installer à la sortie du village, au camping aménagé au bord de la baie. L'endroit est assez magique, nous sommes les seuls occupants. René profite de notre tranquillité pour faire un peu d'entretien classique sur le camion, plus particulièrement pour vérifier et resserrer éventuellement quelques boulons, suite aux secousses de la piste. Sylvie, de son côté accepte l'invitation d'Ingrid, qui gère le camping, et va donc partager un mate dans son bureau, tout en discutant ensemble une bonne partie de l'après-midi, de tout, et de rien.

Vendredi 25 mars: Puerto Cisnes - Parque Nacional Queulat - Chaiten.

Le ciel est d'un bleu pur ce matin, nous ne traînons pas et partons assez tôt, pour en profiter.

Nous reprenons la Carretera Austral, toujours vers le nord. Elle passe par des forêts primaires très humides et très denses, impénétrables. Les arbres donc très hauts, parfois vertigineux, et la piste est bordée de fuchsias, de fougères et de rhubarbe sauvage aux feuilles géantes.

Dans la matinée, nous quittons la piste pour aller visiter le parc Queulat. Nous empruntons deux courts sentiers, l'un nous amenant à un belvédère d'où l'on a une jolie vue sur le glacier Ventisquero Colgante sans toutefois l'approcher, et la haute cascade qui en sort. L'autre sentier, traverse le puissant Rio Ventisqueros pour arriver au lac Tempanos.

Dans le courant de l'après-midi, nous reprenons la route, longeant de rares fermes, traversant de rares villages, tel Puyuhuapi, qui a gardé une emprunte architecturale de ses colons allemands, telle la maison Rossbach.

La piste est en travaux, pour éviter d'être trop abîmée par les éboulements de la montagne, mais aussi, et surtout, pour être élargie sensiblement, et asphaltée. C'est un chantier qui s'étale sur des kilomètres.

Nous arrivons en début de soirée à Chaiten, et nous nous installons au bord de sa baie pour un bivouac, avec en prime, le coucher du soleil sur le Pacifique.

Samedi 26 mars: Chaiten - Galeta Gonzalo.

L'office du tourisme étant fermé, nous profitons du wifi de Chaiten pour réserver une place sur le ferry afin de pouvoir poursuivre vers Puerto Montt. En effet, la Carretera Austral, tout comme dans les environs de Caleta Tortel, est entrecoupée par des fjords qu'il faut impérativement traverser en ferry.

René profite également du seul mécanicien du village pour faire confectionner et monter un guidage des lames arrière gauche du camion, perdu suite au mauvais état des pistes.

Nous parcourons ensuite le village pour constater ce qui reste des dégâts causés par l'éruption du volcan Chaiten en 2008. Les rues plus épargnées ont retrouvé un aspect normal, par contre certains quartiers ont été très touchés, il ne reste presque rien, on voit des fondations, des pans de murs. Les cendres ont bien prolongé la plage, encore couverte de troncs d'arbres morts. Les hommes travaillent toujours à déblayer et réparer. Nous apercevons le volcan Chaiten, qui fume toujours, mais n'inquiète plus.

Nous faisons quelques courses alimentaires et à ce moment voyons arriver Guy et René, les deux français rencontrés au camping de Coyhaique. René est en panne sur la piste, son camion refusant de rouler, et ils cherchent un mécanicien. René les amène vers celui que nous sommes allés consulter le matin.

L'après-midi, nous prenons la Carretera Austral à travers le Parque Pumalin. Elle traverse une forêt pluviale dense et exubérante, vers Galeta Gonzalo, l'embarcadère où nous avons rendez-vous demain matin.

Nous arrivons à la hauteur des camions des deux français. Le mécanicien est là, et peine à trouver la cause de la panne. Nous restons avec eux jusqu'à la fin de l'après-midi, rejoints aussi par le camion vert des français de Guyane, "a2surlaboule" que nous avons déjà croisés lors de notre voyage.

Finalement, le mécanicien emporte les 6 injecteurs pour les faire tester à Puerto Montt. René et Guy sont bloqués sur la piste, en plein dans les bois pour 3 ou 4 jours. Bon courage à eux, nous sommes vraiment désolés pour eux et souhaitons que tout s'arrange au mieux.

Nous les quittons en fin d'après-midi et arrivons juste avant la tombée de la nuit à la Galeta Gonzalo, un lieu dit, pour embarquer demain matin. Nous bivouaquons devant l'embarcadère.

Dimanche 27 mars: Galeta Gonzalo - Hornopiren - Puelche - Puerto Montt.

Nous avons de la chance, il fait beau.

Nous embarquons sur un premier ferry pour traverser le Fiordo Reñihué puis, débarqués à Fiordo Largo, nous faisons 10 km de piste sur la Carretera Austral pour monter sur un autre ferry qui nous amène en plus de 3h à Hornopiren, le premier village que nous traversons.

La Carretera Austral continue ensuite jusqu'à Puelche où nous attendons un troisième ferry qui nous amène à La Arena. A partir de là, nous faisons le dernier tronçon de la mythique Carretera Austral, jusqu'à son km 0, à Puerto Montt.

Nous sommes très contents d'avoir parcouru la Carretera Austral en entier, sur 1247 Km, de Villa O'Higgins à Puerto Montt. C'est une très belle route, traversant des paysages de toute beauté, dans une nature extraordinaire. Pénible lorsqu'elle est piste de ripio, elle est asphaltée près des villes, et le sera probablement partout dans des années. Elle perdra son charme, mais permettra de désenclaver toute une région très très belle, et ouverte au tourisme.

 

Arrivés en fin d'après-midi à Puerto Montt, comme c'est dimanche de Pâques, nous allons dîner au restaurant. Nous choisissons le pittoresque petit port d'Angelmo, à 3km de la ville, pour ses sympathiques restaurants sur pilotis, les palafitos, qui servent du poisson et des crustacés. C'est pour nous l'occasion de savourer un "curanto", plat typique du coin, fait de viandes et de coquillages.

Il fait nuit quand nous quittons le restaurant. Ne connaissant pas la ville, et sans informations pour y faire un bivouac, nous allons nous installer un peu plus loin dans le camping du joli centre touristique La Paloma, au bord de la mer.

Lundi 28 mars: Puerto Montt.

Hier nous avons beaucoup voyagé, aujourd'hui sera donc une journée de repos. Nous la consacrons à la ville de Puerto Montt, de plus de 200 000 hab, pour y prendre un bain citadin.

Nous trouvons un bel endroit pour nous garer tranquillement à proximité du centre et parcourons la ville toute la journée. Elle n'est pas particulièrement touristique, mais a un certain cachet avec ses maisons en bois. Elle est en tout cas bien animée, et la baie sous le soleil est vraiment belle.

Un peu de shopping, coiffeuse pour Sylvie, restaurant, flânerie le long de la mer, etc...

Nous restons sur notre parking au bord du Pacifique pour le bivouac du soir, bien tranquille.

 

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