Jeudi 3 mars: El Chalten - Gobernador Gregores.
Il faut bien se décider à partir ! Pas du tout pressés de quitter cette ville et son environnement, nous y passons encore la matinée. Quelques courses alimentaires, un dernier essai de wifi, bien maigre car il nous permet tout juste de lire ou d'envoyer un mail, et même pas d'ouvrir une pièce jointe, et il est midi. Nous retournons à notre place au bord de la rivière pour le repas, et partons ensuite.
Nous devons reprendre au début la même route que pour venir à quel Chalten, mais en sens inverse. Nous retrouvons bien vite le Lago Viedma que nous longeons, admirant le glacier Viedma qui s'y jette au loin. Trois beaux icebergs s'en sont détachés et flottent sur les eaux turquoise.
Nous laissons le massif du Fitz Roy derrière nous, et avançons avec devant nous un paysage bien moins spectaculaire , que nous ne quitterons pas jusqu'à notre arrivée en fin d'après-midi à Gobernador Gregores, petite ville étape de 4000 habitants.
Nous nous installons sur le parking YPF, pour profiter du wifi de la station, hélas très capricieux et hyper lent, quand il veut bien fonctionner. En outre, l'endroit s'avère bruyant, nous déménageons donc dans la soirée vers les abords de la petite rivière, bien plus calmes.
Vendredi 4 mars: Gobernador Gregores - Perito Moreno (ville).
Nous passons la matinée à courir après un wifi. Celui de YPF ne fonctionne toujours pas. Nous allons voir le plus bel hôtel, mais pendant la journée, l'accueil est fermé. Nous allons à l'office du tourisme qui nous donne l'adresse d'un magasin faisant "locutorio", celui-ci nous dit de revenir à 14h, car ce matin ils n'ont pas la clé. Nous allons à la mairie, car il y a peut-être un wifi gratuit, mais la mairie ne veut pas donner le code. Nous allons manger à midi dans un restaurant affichant en vitrine" wifi en ce moment". En passant commande du menu, la serveuse nous dit qu'il n'y a pas de wifi. Et enfin, nous retournons à 14h au locutorio, qui nous dit que l'accès au wifi n'est pas possible avec une tablette ou un ordinateur personnel.
Nous quittons sur le champ cette ville, dépités.
La route étant bonne, nous arrivons le soir à Perito Moreno. L'environnement de cette petite ville de 4000 habitants ne présente aucun lieu propice à un bivouac. C'est donc au camping municipal que nous nous installons. Il y a très peu de monde, c'est ombragé, et il y a une grande pelouse, on est bien.
Samedi 05 mars : Perito Moreno.
Ayant ici un bon confort ( verdure, calme, eau chaude, proximité des commerces et commodités), nous décidons de nous poser un peu. D'autant plus que...nous bénéficions au camping d'un wifi qui accepte de fonctionner à ses heures.
René travaille les vidéos pour les publier, et publie 2 articles du blog.
Sylvie parcourt et traverse la ville à pied, s'arrête à l'office du tourisme, au supermarché, sort les fauteuils et lit sur la pelouse, et enfin prépare le soir une pizza entièrement maison, cuite à la poêle.
Nous avons en fin d'après-midi des voisins argentins. Ils viennent nous voir, nous discutons, sympathisons et il s'avère qu'ils sont propriétaires d'une estancia de 8000 hectares à 150 km au sud de Perito Moreno et viennent ici ce weekend end pour assister à une fête et foire ovine à laquelle ils nous convient, nous proposant de partager avec eux demain midi un asado. Ils nous invitent également à aller les voir chez eux, pour découvrir la vie dans une estancia. Ce ne sera hélas pas possible, car nous avons pour projet de partir vers le Chili.
Dimanche 06 mars: Perito Moreno (ville).
Nous flânons ce matin, profitant du wifi pour communiquer avec la famille.
A midi, nous partons à pied à la fiesta ovine.
Nous y sommes accueillis par Pepe et Adriana, nos sympathiques voisins du camping. Ils nous expliquent les variétés de moutons et de béliers, très sélectives et surtout élevés en Patagonie pour la très bonne qualité de leur viande et pour leur épaisse et belle laine mérinos.
Vient l'heure du repas, nous formons une grande tablée avec d'autres propriétaires d'estancias pour se régaler d'un asado, préparé par les gauchos, certainement le meilleur asado de tout ceux que nous mangeons en Amérique du Sud. La viande est excellente et confite, un régal.
Ce repas, à la fois goûteux et sympathique nous permet de découvrir leur univers, non pas commercial, car les touristes peuvent s'arrêter dans des estancias qui proposent des chambres d'hôtes ou des activités équestres ou de guides de montagne, par exemple.
Ici, nous découvrons leur quotidien, et leur organisation pour vaincre leur isolement. Leur estancia couvre des centaines, des milliers d'hectares, leur bétail se compte en centaines ou en milliers de bêtes. Les maisons sont bourgeoises, belles et coquettes, et ils vivent en autonomie, attachés à une vie saine, et une certaine qualité de vie. La viande, ils l'ont, les légumes poussent dans leur potager, ils font leur pain.
Ils sont reliés au monde par internet, et une radio VHF. Par l'intermédiaire de cette radio, ils doivent appeler quotidiennement un centre de santé pour confirmer que tout va bien.
Si problème il y a, le centre leur envoie des soins, une ambulance venant éventuellement les chercher pour les hospitaliser.
Entre eux, ils se connaissent, communiquent, s'invitent, s'entraident. Les jeunes qui s'installent ont fait des études supérieures en agronomie, voire même commerciales. Dans l'ensemble, il semble que le niveau de vie est plutôt confortable, ils ont du personnel, et pour certains, sont plutôt gestionnaires de leur estancia, voyageant même quand cela leur est possible.
L'ambiance est très détendue et amicale, nous passons un bon moment.
L'après-midi a lieu la vente aux enchères. La mise à prix d'un mouton est de 13 000 pesos (780 euros) et peut monter beaucoup plus haut pour les bêtes d'exception.
Nous voyons Pepe et Adriana acheter un lot d'une dizaine de moutons. Jusqu'à présent ils avaient des vaches, ils vont désormais créer un nouveau cheptel, et nous leur souhaitons une belle réussite.
Nous rentrons chez nous en fin d'après-midi, bien contents de ces sympathiques rencontres et de cette expérience vécue.
Video : Feria Ovinos à Perito Moreno
Lundi 07 mars: Perito Moreno (ville).
Il fait très beau et bon, nous sommes bien tranquilles, presque seuls dans le camping, avec un wifi qui accepte de bien fonctionner à ses heures... La journée sera donc consacrée à de l'intendance. Nettoyage de la cabine, courses, plein de gasoil, préparation de plats cuisinés, coiffeur pour René, parution d'un article du blog, montage de vidéos, etc....
Mardi 08 mars: Perito Moreno - Cueva de las Manos.
Il fait toujours aussi beau, nous reprenons la direction du sud pour passer au Chili par une petite piste traversant les Andes, qui nous tente.
Nous quittons volontairement cet itinéraire pour prendre la piste nous permettant d'aller visiter la Cueva de las Manos ( ou grotte des mains).
En fait de grotte, il s'agit plutôt d'un cañon, dans lequel se réfugiaient les hommes préhistoriques. Il est protégé du vent, une rivière coule encore au fond, les animaux sauvages venaient s'y abreuver. C'était donc un lieu de prédilection pour les chasser, car c'était là la nourriture de base de ces hommes.
Le circuit commence par une intéressante exposition au centre d'interprétation, poursuivie par une visite guidée.
Les hommes préhistoriques ont laissé sur les parois des falaises et de petites grottes, d'extraordinaires peintures rupestres polychromes, essentiellement de mains en négatif, comme peintes au pochoir. Sont également représentés des animaux, essentiellement des guanacos, des scènes de chasse, ou même de la vie, telle cette femme en train d'accoucher. Il y a à peu près 800 dessins, datant en moyenne de 5000 ans ( certains ont plus de 9000 ans) et c'est là un des plus beaux exemples d'art rupestre d'Argentine. Le lieu est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, il est bien conservé, malgré son exposition à la lumière, mais protégé du soleil pendant la majeure partie de la journée. Les couleurs étaient obtenues avec des pigments naturels mêlés à du sang d'animaux et certaines sont restées très vives.
Lorsque nous revenons à Franklin, l'après-midi est bien avancée, et comme nous sommes sous le charme du site, nous allons nous installer un peu plus loin, avec vue sur le cañon pour un bivouac.
Mercredi 09 mars: cañon del Rio Pinturas - Lago Ghio.
Nous souhaitons profiter encore du lieu avec l'éclairage du soleil du matin. Nous prenons donc une petite piste qui longe le cañon, et passons la matinée à déambuler dans le coin.
Nous quittons le lieu après le repas de midi, traversons le cañon Caracoles, plus court que l'autre, mais quand-même spectaculaire, et retrouvons la Ruta 40 que nous quittons avant Bajo Caracoles pour prendre la piste qui va au Chili, par le Paso Roballos. Sur la carte, c'est une petite piste, et il s'avère en réalité qu'elle est large et bien praticable. Nous ne regrettons pas du tout notre choix, car c'est bien moins loin par là pour rejoindre Cochrane au Chili, et de surcroît, les paysages sont beaux.
Arrivés au Lago Ghio, nous sommes séduits par ce lac aux eaux d'un bleu magnifique, au point que nous nous y arrêtons, et décidons même de ne pas poursuivre notre chemin, mais de faire là notre bivouac. Nous devrions y être très tranquilles, il n'y a pas de maisons hormis de rares estancias isolées par des dizaines de km, et nous n'avons croisé personne, hormis des chevaux en liberté, des guanacos, ou des nandous (petites autruches).
Bonsoir les amis, sympa de nous donner des infos sur le Passo Roballos, nous sommes actuellement au Parque Perito Moreno et devrions passer au Chili dans les deux jours qui suivent.Nous allons peut-être avoir la chance de nous croiser. Comment est la frontière pour passer au Chili? Faut-il aller à Cochrane pour se faire enregister? En 2011 nous étions passés par Chile Chico. Bonne route à vous.
RépondreSupprimerFrançoise et Gérard
Nous sommes passés par le paso Roballos . Il y a un poste de douane argentin et un poste de douane chilien. Vraiment sympa le passage de douane, voir l'article suivant si nous arrivons à le publier.
SupprimerNous sommes à Villa O'Higgins samedi 13/3 - 21 heures.
Les horaires du bac sont les suivants :
Vers O'Higgins : 10h - 12h - 18h
Depuis O'Higgins :11h - 13h - 19h
durée du trajet 45' et c'est gratuit
Coucou, j'avais laissé un commentaire ici mais visiblement il n'est pas passé, bon tout va bien pour nous et nous voyons qu'il en est de même pour vous. arrivons sur la Caratera Austral dans trois jours maxi.
RépondreSupprimerBonne route.
Françoise et Gérard