lundi 1 février 2016

058-Puerto Deseado-Tres Cruces-Puerto San Julian-PNMonte Leon-Rio Gallegos

Puerto Deseado -Tres Cruces - Puerto San Julian - Parque nacional Monte León - Rio Gallegos

Mercredi 27 janvier: Puerto Deseado - Tres Cruces.

La Ruta 3 qui doit nous conduire vers le grand sud n'est pas particulièrement attrayante, on peut même dire que la portion que nous avons faite était monotone et ennuyeuse.

Alors, tous les extras sont de vrais plaisirs. Regarder ce matin à travers la fenêtre le soleil se lever sur l'estuaire et ce, depuis son lit, en est un. Prendre son petit déjeuner en face de l'île aux pingouins, en est un autre.

Nous prenons notre temps, et la matinée est bien avancée quand nous démarrons pour de bon. Nous faisons un premier arrêt à la Gruta de Lourdes, à l'écart de la route, on y accède par une piste. L'endroit est assez surprenant, au fond d'un canyon assez étroit et profond. Il est très bien entretenu, et beau.

Apres ce court arrêt, nous partons voir le Monumento Natural Bosques Petrificados.

Ce sont de vastes forêts qui ont été détruites par l'activité volcanique. À cette époque, il y a 150 millions d'années, le climat de la région était tempéré humide, il y poussait donc de grands arbres. Par l'activité des sels minéraux contenus dans l'eau, le bois, recouvert de boues s'est petit à petit pétrifié, et l'érosion a fini par le faire apparaître. On découvre ainsi en parcourant le sentier du site des troncs minéralisés mesurant plus de deux mètres de diamètre et bien 30 mètres de long, c'est assez impressionnant.

Le site se trouve dans une région plutôt désertique, mais très belle, au relief marqué par les volcans, et les 100 km de piste A/R sont, hormis les premiers km, un vrai plaisir pour les yeux. Nous ne regrettons absolument pas cet écart, même si nous avons eu très chaud pendant la visite, car cet après-midi le thermomètre atteignait 30 degrés, ce qui pour nous était surprenant car normalement nous descendons vers le froid.

Apres la piste, nous retrouvons notre RN 3, et roulons pour avancer, jusqu'au tout petit village de Tres Cruces au bord de cette route. C'est là, sur le parking de la station YPF que nous nous arrêtons pour notre bivouac. Nous n'avions guère d'autre choix, tout est clôturé le long de la route, et c'est le seul village que nous avons rencontré dans cette région désertique. Aujourd'hui, nous avons parcouru plus de 300 km.

Jeudi 28 janvier: Très Cruces - Puerto San Julian

Très Cruces est un petit hameau au milieu de nulle part, loin de tout, dans une zone désertique. On s'y arrête car c'est un point permettant de faire une halte le long de la RN 3 qui ensuite continue, toujours aussi monotone. Heureusement, à cette saison elle est bordée de part et d'autre de fleurs, tantôt jaunes, tantôt banches, tantôt roses, selon la nature du terrain, et c'est là son seul charme. On file droit, on "mange" des km, on aperçoit au milieu de ces immensités de temps en temps quelques moutons, quelques guanacos, ou même des suris, ces petites autruches.

 
Et puis, au bout de plusieurs dizaines de km, le paysage change, devient plus accidenté, c'est à nouveau agréable. On quitte néanmoins la route, apercevant un panneau indiquant "Circuito Costero". C'est une piste de 27 km, qui longe la côte, jusque Puerto San Julian, notre point de chute prévu.

Là, on se fait plaisir, car on a, sur des dizaines de km, la côte atlantique pour nous tout seuls, immense, sauvage, naturelle. Ce sont tantôt des falaises, tantôt de grandes plages de galets ou de sable. Nous nous arrêtons là pour notre repas de midi, nous gavant d'immensité et de zenitude. L'océan est d'un bleu magnifique, il fait bon.

L'après-midi, nous poursuivons cette piste, prenant notre temps, jusque Puerto San Julian.

Nous avons parcouru a peu près 160 km, nous n'avons pas envie d'en faire davantage, et profitons de cette petite station de 10.000 habitants, qui fait tout pour rendre à ses habitants la vie agréable. Il y a là un long promenoir le long de la mer, des espaces verts, plusieurs aires de jeux pour les enfants, et de sport pour les parents, des petits restos, des rues arborées, quelques coquettes maisons, un beau bâtiment des associations où les habitants se retrouvent en fonction de leurs activités, bricolent, et vendent les produits de leur artisanat. Il y a aussi tout ce qu'il faut comme commerces.

Les maisons sont coquettes, dans presque tous les jardins fleurissent de beaux rosiers, le climat doit bien leur convenir.

Cette ville rend hommage à Magellan, parti de Séville en 1519 avec 265 hommes avec pour objectif de trouver un passage entre l'Atlantique et le Pacifique et tracer vers l'ouest la route des épices. Son expédition était de retour au bout de trois années, mais hélas sans Magellan, tué au cours du voyage, et avec seulement 18 rescapés.

Puerto San Juan s'enorgueillit d'avoir sur son bord de mer une réplique de la Nao Victoria, un des cinq bateaux à être partis avec Magellan pour un premier tour du monde, et le seul à être revenu en Espagne .

Plus loin, un autel de plein air au bord de la mer marque l'endroit où les missionnaires ont célébré en 1520 la première messe sur le continent.

Nous nous garons le long du promenoir, et faisons notre marche le long de la mer, tout comme les autochtones qui vont là, entre amis ou en famille.

L'endroit s'avérant agréable et calme, nous y restons pour un bien agréable bivouac le long de la mer.

Vendredi 29 janvier: Puerto San Julian - Parque Nacional Monte León.

Décidément, la RN 3 reste bien monotone. Pas de végétation, hormis ces herbes de la steppe patagone qui poussent dans les zones désertiques, pas de maisons, un seul village. Par contre, dès qu'on approche de quelque chose, c'est magnifique. C'est le cas quand on traverse le fleuve Rio Gallegos d'un bleu magique entouré de verdure.

Notre point de chute est le Parque Nacional Monte León

C'est un parc côtier, et en y pénétrant on découvre un littoral spectaculaire. C'est beau à couper le souffle, grandiose, et quel silence ! Le parc a pour vocation de protèger les animaux, notamment les lions de mer, autrefois chassés et abattus en grand nombre pour récupérer leur peau et leur graisse.

On parcourt le parc en voiture, sur une piste.

Des sentiers balisés nous mènent aux points de vues. Nous allons voir les nombreux cormorans sur leur île, et plus loin, les lions de mer. On ne peut les approcher pour ne pas les perturber, mais depuis le point d'observation on les voit bien.

Nous allons ensuite nous installer au camping, obligatoire. Il n'est pas donné, l'équivalent de 20 euros, pour une parcelle, et il faut avoir décampé avant 11h ! Pas d'électricité, et des sanitaires sommaires ( il n'y a ni douches ni eau chaude). Heureusement, nous avons tout ce qu'il faut dans notre petite casa rodante. Nous ne sommes pas seuls, un cousin de Franklin est déjà installé là, oui, c'est un porteur Mercedes Sprinter avec une cellule Bimobil. C'est une famille d'allemands qui voyagent avec deux jeunes enfants, il y a aussi un autre couple d'allemands voyageant en 4x4 Defender. Et puis, il y a ce couple de français qui voyagent en stop et sac à dos, et que nous avons pris en charge à l'entrée du Parc. Tous sont sympathiques, et nous discutons un moment avec eux.

Ce soir, nous dormons dans un silence complet.

Samedi 30 janvier: Parque Nacional Monte Leone - Rio Gallegos

Il fait un temps splendide. Comme le camping est proche de la plage, nous y allons à pied. Pas question d'y faire trempette, l'eau est très froide. Mais quel bonheur de l'arpenter d'un bout à l'autre ! Nous sommes tout seuls sur cette grande plage, la luminosité est très belle, on n'entend rien d'autre que le bruit de l'océan et les oiseaux. Nous avons toute cette nature, si belle, si vierge, rien que pour nous.

De retour à Franklin, nous embarquons Éric et Élodie, nos deux auto-stoppeurs français de la veille, et les emmenons avec nous. Nous retournons voir les lions de mer. Le nom du parc national leur rend hommage: le parc du "mont des lions". On les voit bien ce matin car le promontoire est au soleil. Là aussi, c'est fabuleux. Un autre endroit de la côte, une autre immensité, une autre plage. Et ces lions, ces oiseaux, qui vivent là, protégés, en harmonie avec la nature. Il n'y a rien d'autre, pas une seule maison dans les très vastes environs, on a l'impression d'être au début de la création du monde.

Nous partons ensuite par la piste qui nous conduit au sentier qui mène à une autre plage où se trouve une colonie de pingouins... En faisant attention aux Pumas !

Là aussi, c'est tout aussi grandiose et magique. On peut bien les observer, ils se prélassent sur la plage, vont à l'eau pour se rafraîchir ou pour pêcher afin de se nourrir et nourrir leurs petits, ou tout simplement s'abritent du soleil à l'ombre des buissons, tout près de nous.

En début d'après-midi nous déposons Éric et Élodie au bord de la RN3. Ils vont refaire du stop pour poursuivre leur circuit vers le nord, et nous, nous partons vers le sud.

Décidément, la Ruta3 reste bien monotone....

Il n'y a rien à voir, alors l'œil s'attache aux fleurs qui bordent la route, aux petits troupeaux de moutons, de petites autruches, de guanacos, de plus en plus nombreux, aux rares reliefs, et à la longue enfilade de gracieux lampadaires d'un blanc éblouissant, qui se détachent sur ce ciel tout bleu avant d'arriver enfin à Rio Gallegos.

Rio Gallegos, notre étape prévue pour le soir. C'est une grande ville d'approximativement 100 000 habitants. Une ville industrielle autour de son port, une ville qui n'est pas touristique.

Le charme, il n'apparaît pas, il faut donc le chercher. Alors, nous parcourons les lieux, il fait très bon, 28 degrés en fin d'après-midi, ( encore 25 degrés à 21h), nous sommes samedi en fin d'après midi, les gens flânent nombreux sur les espaces publics et le long de la mer.

Nous cherchons une place pour le bivouac, allons voir à l'extérieur de la ville, c'est vraiment quelconque et triste. Nous faisons demi tour, traversons des quartiers très modestes.

D'autres sont plus coquets, et arrivons dans les beaux quartiers, proches du centre. Que des belles villas, des espaces pour se garer, un promenoir, une vue agréable, la tranquillité.

Que demander de plus? Le wifi ! ... On l'a ! C'est un wifi ouvert, et il fonctionne, pas terrible mais ça marche ! C'est donc là que nous allons bivouaquer, il n'y a plus qu'à choisir nos "voisins", pour poser notre "casa". Nous allons passer une agréable soirée et demain matin, il suffira d'ouvrir la porte pour aller marcher sur le promenoir le long de la mer!

Dimanche 31 janvier: Rio Gallegos.

Ce n'était pas du tout prévu initialement, mais nous avons prolongé notre séjour ici d'une journée. Pourquoi? Et bien, tout simplement, par exemple qu'on y était bien !

Nous traînons le matin, et la matinée passe très vite: écriture du blog, préparation de la suite du voyage, lecture....

Après le repas de midi, nous avons la visite d'un voisin de la rue perpendiculaire, très très sympathique. Nous faisons connaissance, il nous recommande des circuits à faire, des lieux à voir, des lieux où bivouaquer. Il nous donne le code d'accès à son wifi ( qui fonctionne bien !), de l'eau pour faire le plein du réservoir et nous invite à venir stationner ce soir chez lui, car un dimanche soir c'est plus calme que là où nous étions hier soir. Merci cher voisin ! Il nous dit aussi que nous sommes en sécurité, car cinq maisons plus loin habite madame la Présidente, et que c'est surveillé. C'est une rue de trèèès jolies maisons dont je ne fournirai pas les photos par discrétion.

La journée est une nouvelle fois très ensoleillée, très chaude (29 degrés), et il n'y a pas un brin de vent. Alors, nous faisons comme les gens d'ici, nous allons à la plage. On est bien !!!!

Promenade ensuite dans notre quartier pour admirer les jolies maisons, et le long de la mer.

Finalement, nous avons passé un très agréable dimanche à Rio Gallegos, et nous quitterons cette ville avec un beau souvenir.

 

 

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