vendredi 5 février 2016

059-Rio Gallegos-Ushuaia en passant par le Chili

Rio Gallegos - Laguna Azul - Terre de feu Chilienne - San Sebastian - Rio Grande - Ushuaia

Lundi 1 février: Rio Gallegos - Laguna Azul.

Nous profitons des services que nous offre cette ville pour consacrer une bonne partie de la journée à Franklin.

Tout d'abord le matin, nous faisons le plein du réservoir de gaz. Comme nous aurons peut-être besoin d'allumer le chauffage à Ushuaia et dans ses environs, mieux vaut partir avec le plein, nous ne rechignerons pas à chauffer.

Nous allons ensuite prendre un RDV chez Iveco pour la vidange d'huile.

L'huile, René a cherché longtemps pour trouver la bonne, celle qui a les caractéristiques adéquates pour le filtre à particules qui lui, n'est pas encore de mise en Argentine. Finalement, miracle, dans une station YPF de Rio Galleros, il a trouvé une huile qui convenait !

Nous fournirons le filtre à huile et l'huile à Iveco. Ce qui nous intéresse c'est le cachet Iveco dans le carnet d'entretien car Franklin est encore sous garantie.

En attendant l'heure du RDV chez Iveco, nous allons nous garer sur la plage pour notre repas de midi.

Nous quittons le garage au milieu de l'après-midi, et retrouvons notre Ruta3 en direction de la frontière chilienne.

Ne souhaitant pas passer la frontière ce soir, nous prenons une piste et faisons halte au bord de la Laguna Azul pour un bivouac. C'est un lieu assez curieux, un lac dans un cratère où l'on voit encore bien la lave refroidie. Il est paraît-il d'un bleu profond, mais vu l'heure tardive et le ciel partiellement nuageux, nous le voyons plutôt vert, ou gris.

Nous sommes loin de tout, une fois les touristes partis, nous serons seuls et bien tranquilles.

Mardi 2 février: Laguna Azul - Terre de Feu chilienne - San Sebastian.

Il n'y a que 10 km à faire pour arriver à Monté Aymond, le poste de douane Argentine / Chili.

Et là, il y a vraiment beaucoup de monde. Il faut faire la queue, nous la ferons pendant plus d'une heure.

Le passage lui-même se passe très bien. Policiers et douaniers sont très aimables, même la douane agricole. Sylvie leur détaille le contenu du frigo et des victuailles à déclarer. Le miel, les légumes et fruits frais, ainsi que la viande sont interdits, nous n'en avons pas, mais nous avons des œufs, du jambon, du yaourt, des fruits secs et des herbes pour la cuisine, qu'il faut déclarer, et qui ne sont pas vraiment permis. Le douanier sourit et nous passons sans même qu'ils souhaitent visiter le véhicule alors que le camping-car devant nous est visité. Finalement, à cause de l'attente, l'arrêt à la douane nous aura pris deux heures.

Ouf ! Nous voilà en Terre de Feu chilienne ! Il n'y a pas le choix, il faut traverser cette petite partie du Chili pour arriver en Terre de Feu argentine.

Nous poursuivons la route jusqu'au Detroit de Magellan.


Nous prenons le repas de midi, et montons sur le bateau pour la traversée du détroit, plutôt rapide, car elle dure à peu près une demi-heure.

Nous y retrouvons notre cycliste néerlandais. Ça fait quatre jours que nous le doublons quotidiennement sur la Ruta 3 ! Il voyage tout seul, avec son vélo, et de petits bagages, faisant tous les jours à peu près les mêmes étapes que nous ! Quel courage ! Quelle endurance ! Chaque jour qui passait, nous le guettions. Tous les jours nous le dépassions, le klaxonnions, tous les jours il nous saluait, chaque fois nous étions plus admiratifs. En plein soleil, en pleine chaleur, dans ces régions désertiques où 80 à 100 km séparent deux agglomérations, où il n'y a pas vraiment d'aires pour d'arrêter, et en tous cas pas un arbre ni un point d'eau, il pédalait.... René est très content de pouvoir discuter avec lui sur le bateau. Ce monsieur a déjà fait ce voyage il y a quatre ans, en sens inverse. Bravo !

Ensuite, c'est une bonne route jusque Cerro Sombrero et encore à peu près 150 km jusqu'à la frontière argentine. La route qui y mène est en construction. Heureusement, nous pouvons en emprunter une bonne partie qui est terminée, et même, apparemment une bonne partie ouverte depuis peu.

La piste longe la partie en construction, on voit les ouvriers travailler, notamment couler le béton à l'aide d'une machine énorme qui bétonne toute la largeur de la route en un seul passage !

La piste en elle-même n'est pas mauvaise, elle est raclée et recouverte de terre pour être lissée et arrosée afin d'éviter la poussière. Là aussi on les voit au travail. Seuls les 50 derniers km sont plus pénibles, car nettement moins entretenus.

Nous avons donc bien roulé et arrivons bien plus tôt que nous le pensions au poste de douane Chili / Argentine. Le passage côté chilien est éclair, en 5 min tout est ficelé et il n'y a plus qu'à traverser les 15 km de nomands'land pour arriver au poste argentin. Là aussi c'est hyper rapide et nous voilà de l'autre côté.

C'est la fin de l'après- midi, nous arrêtons peu après la douane pour bivouaquer à San Sebastian qui est un lieu-dit, où il n'y a que la douane, une station essence et un hôtel restaurant. Nous ne sommes pas les seuls à y faire halte, il faut dire que Rio Grande, la prochaine ville, est encore à 90 km.

Mercredi 3 février: San Sebastian - Rio Grande.

Drôle de surprise, ce matin : il pleut ! Nous n'avions pas eu de pluie dans la matinée depuis très longtemps.

Par conséquent, nous ne sommes vraiment pas pressés de prendre la route.

Nous faisons néanmoins la portion de RN3 pour arriver à midi à Rio Grande. Il pleut toujours, alors qu'il pleut rarement par ici. Normalement le temps est sec, avec beaucoup de vent, ce qui ne surprend guère, car la région est désertique. Nous, nous découvrons la ville par temps maussade, et sans vent ! Arrêt à YPF pour le gasoil et le wifi.

L'après-midi, nous allons remplir le frigo chez Carrefour. Et oui pour passer de l'Argentine au Chili il fallait le vider !

Nous parcourons ensuite la ville en voiture pour la visiter. C'est une ville dynamique, à vocation industrielle, qui fait néanmoins des efforts pour agrémenter ses avenues. Le centre est très aéré et hormis les abords de sa place centrale, il n'a pas vraiment l'allure d'un centre ville, les rues principales sont larges et très fleuries.

Les gens que nous côtoyons sont avenants, pas tellement habitués à ce qu'on séjourne chez eux, car généralement les touristes qui s'arrêtent repartent très vite vers Ushuaia, distante de 200 km, ce qui n'est pas loin dans ce pays qui en fait à peu près 6000 du nord au sud.

Nous nous arrêtons sur un parking en bord de mer pour y terminer la journée.

Tout le long, plusieurs monuments rendent hommage à l'armée et aux héros de la guerre des Mallouines.

La plage est sauvage, l'été ne doit pas être assez clément par ici pour se baigner. Le temps s'arrange, il ne pleut plus, mais il ne fait que 15 degrés, et par moments souffle un peu de vent. Dès l'éclaircie les marcheurs sortent, arpentent le bord de mer.

Pour nous, c'est plutôt une journée automnale, et Sylvie prépare pour le soir une bonne soupe de légumes !

Jeudi 4 février : Rio Grande - Ushuaia.

Bingo ! La pluie d'hier a tout lavé, y compris le ciel, qui est tout bleu ce matin ! Et il n'y a pas de vent, pas une feuille ne bouge !

Après un petit déjeuner en bord de plage nous prenons la route, avec pour destination prévue : Ushuaia !

La Ruta 3 devient moins monotone, traverse des contrées de moins en moins désertiques, de plus en plus vertes, au relief de plus en plus accidenté.

Nous arrivons en fin de matinée à Tolhuin. Arrêt à la boulangerie Union ( dont le propriétaire est français!), véritable institution dans cette ville, pour acheter du pain et ...le dessert !

Nous parcourons cette petite ville aux maisons pittoresques et fleuries.

Nous allons ensuite nous installer sur la plage en bordure de son beau lac, le Lago Fagnano, pour le repas de midi.

L'après-midi nous poursuivons la route, toujours fleurie, qui longe assez longtemps le Lago Fagnano.

Par la suite, nous quittons un moment la R3 pour pour une piste qui longe le Lago Escondido.

Nous traversons ensuite un massif montagneux, passant le col Garibaldi, seul endroit en Argentine où l'on peut traverser la cordillère sans passer par le Chili. La Ruta 3, est maintenant très belle, et finit en apothéose à ...Ushuaia !

Nous découvrons la ville qui s'étend sous le soleil. C'est l'été, la ville est fleurie, et l'air est un peu frisquet ! Il fait 14 degrés, et pas une feuille ne bouge.

Nous parcourons la ville en camion pour prendre nos repères, et finissons par nous garer sur un parking en plein centre, face au canal de Beagle. La vue est belle, ce n'est pas bruyant, nous y restons pour notre bivouac.

Et nous profitons d'un magnifique coucher de soleil sur le canal de Beagle et la ville de Ushuaia.
 

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