C'est un pur bonheur de se réveiller face à la belle baie d'Ushuaia, sous un ciel prometteur d'une belle journée.
Nous consacrons la matinée à deux occupations qui sont importantes pour nous: déposer notre linge dans une lavanderia, puis aller dans un cybercafé pour donner des nouvelles à la famille, et publier le blog.
A midi, nous marquons notre arrivée à Ushuaia en allant manger un asado d'agneau (embroché et grillé entier, à la verticale) dans un restaurant de la ville. Et on s'est régalés.
Nous parcourons ensuite les rues de la ville en long et en large, pour nous imprégner de son atmosphère. C'est une ville qui, outre son port, vit du tourisme. L'architecture des bâtiments est assez hétéroclite, et les magasins proposant des souvenirs ( pas toujours de très bon goût, et à des prix élevés) sont nombreux, et, le moins que l'on puisse dire, est que la ville s'enorgueillit bien de son statut de "Fin del Mundo" qu'elle s'est attribué.
Comme il fait relativement bon (15 degrés, peu de vent), nous marchons ensuite le long de la baie. Les touristes là aussi sont nombreux, et flânent, profitant de ce lieu mythique. Il faut dire que ce matin un magnifique paquebot de croisière, le Costa Luminosa, est venu s'amarrer dans le port, déversant un nombre important de touristes. Sylvie a discuté avec un couple de retraités niçois descendus du bateau, ils font, sur ce bateau, un tour du monde !
Nous aimons l'architecture du casino, qui nous fait penser à une queue de baleine, le paysage de la baie, ses voiliers aux coques parfois colorées, la ligne des sommets qui se découpent sur le ciel, et retrouvons, comme dans les villes voisines, tout un espace qui rend hommage aux héros de la guerre des Mallouines.
Nous avons passé une très agréable journée, et rentrons, heureux, "chez nous" pour un nouveau bivouac, toujours au bord de cette jolie baie. Il fait jour jusque 22h, nous passons la soirée à regarder les couleurs du crépuscule. Le Costa Luminosa a mis son habit de lumière, et il est rejoint à la tombée de la nuit par un autre paquebot de croisière qui entre dans le port. Voilà deux monstres côté à côte, deux monstres féeriques.
Samedi 6 février: Ushuaia - Canal de Beagle.
Il fait extraordinairement beau ce matin ! Le ciel est tout bleu, et il fait si bon !
En retournant voir les agences qui organisent des sorties sur le canal de Beagle, nous obtenons deux places sur un catamaran pour un départ à 15h30.
Nous nous organisons pour être libres l'après-midi, et allons récupérer notre linge, lavé et plié. Mais la matinée passe surtout à flâner sur le promenoir.
Il fait toujours très beau quand le catamaran quitte l'embarcadère.
La sortie de la baie est de toute beauté. On voit derrière Ushuaia la barrière des Andes, enneigée. Elle vient prendre fin ici, ses sommets sont de moins en moins élevés, même s'ils sont encore enneigés derrière Ushuaia, non pas à cause de l'altitude, mais plutôt de la latitude. Ensuite on navigue sur le canal proprement dit. Ce canal, qui se situe à 150 km du Cap Horn, a une longueur de 185 km et relie l'Atlantique au Pacifique. Sa rive nord est Argentine, tandis que sa rive sud est chilienne. Nous apercevons une épave, ce n'est pas la seule, loin de là, ce canal dont la traversée a été périlleuse pour nombre de bateaux est en effet le plus grand cimetière de bateaux du monde.
Au cours de cette sortie qui dure 6 heures, le catamaran croise quelques autres embarcations, parmi lesquelles encore un paquebot de croisière se rendant à Ushuaia.
Nous passons à côté du Phare des Éclaireurs, et longeons quelques îles.
Sur l'une d'elles vit une colonie de cormorans que nous approchons. Ils sont des centaines, c'est superbe !
Ensuite nous approchons de tout près une île sur laquelle vit une colonie de lions de mer. Ils se prélassent au soleil quand nous arrivons, et là, c'est magique !
Nous arrivons enfin beaucoup plus loin à une île sur laquelle se trouvent des centaines de pingouins, et là aussi nous nous approchons tout tout près. Le bateau, comme à chaque fois, s'arrête quelque temps, pour que nous puissions les observer. Ils sont amusants, maladroits pour entrer dans l'eau, et encore bien plus pour en sortir, se laissant projeter sur le rivage par les mouvements de l'eau. On les voit en famille, les parents allant pêcher pour les petits, ou les emmenant avec eux dans l'eau. Quel beau spectacle !
Nous ne sommes pas loin de l'estancia Haberton, parmi les premiers pionniers dans la région, et faisons demi-tour.
Le bateau mettra deux bonnes heures pour rentrer, ce qui nous permet de voir le paysage sous un soleil déclinant.
Il est tard, nous avons droit aux très belles couleurs du coucher du soleil et arrivons à 21h30 au port, la tête pleine de magnifiques images.
À notre retour deux bateaux de croisière nous accueillent avec leur habit de fête.
Ce fut vraiment une sortie extraordinaire.
Vidéo de notre ballade en catamaran sur le canal de beagle
Nous assistons à un magnifique lever de soleil, et les derniers fêtards de la nuit viennent se prendre en photo.
Par la suite, le soleil se voile, donnant à toute la baie une teinte d'un bleu très pâle, très laiteux, magique. Un magnifique voilier en bois entré hier soir dans le port hier soir et orné de dizaines de bannières, est stationné pas loin de nous, il est magnifique.
Il fait très très bon, il n'y a pas un souffle de vent, nous décidons de passer encore cette journée ici.
Le matin, nous allons visiter le joli petit musée Yámaha. Il nous explique le mode de vie des Indiens yamahas, et nous apprend comment ces nomades sont parvenus à survivre sans vêtements sous un climat particulièrement rigoureux, en couvrant le corps de graisse animale, ou de peaux, et en entretenant en permanence le feu, dans leurs huttes et même sur leurs canoës en mouvement. De là viendrait le nom: Terre de Feu...
Les photos et vidéos que nous voyons, et qui sont les seules, proviennent de la mission scientifique française du Cap Horn, embarquée au bord d'un trois mâts, et qui séjourna en Terre de Feu en 1882 et 1883.
A midi, nous craquons devant les restaurants servant une spécialité d'Ushuaia, les centollas (grosses araignées de mer). Nous nous installons donc chez El Viejo Marino et nous nous régalons, vraiment, avec un centolla ( araignée de mer ) cuisiné avec de la langoustine... Et nous oublions de prendre une photo du plat
Le (très bon) café sera pris chez Ramos Generales, une vieille épicerie, où le temps s'est arrêté. Nous y achetons aussi une baguette croustillante, et de petites viennoiseries, préparés par le boulanger, français!
L'après-midi, nous allons visiter le Museo Maritimo et Museo del Presidio, installés dans l'ancien bagne, construit au début du XXième siècle et qui accueillit jusqu'à 800 prisonniers, dont la plupart étaient des prisonniers politiques.
On visite le bâtiment, les cellules, les sanitaires...et on imagine les conditions de vie de ces hommes. La vie pénitentiaire de ces malheureux est bien expliquée, grâce à des photos, des objets, des documents...et quelques très belles réalisations artisanales, dont des maquettes de bateaux qui ont mouillé dans le port, ont marqué l'histoire de la région, ou ont échoué dans le canal de Beagle.
Ce musée présente aussi les pionniers de l'aviation et les expéditions légendaires en Terre de Feu et au pôle Sud. Nous nous intéressons plus particulièrement aux expéditions belge ( Adrien de Gerlache ) et française ( Jean-Sebastien Dumont d'Urville ), bien sûr.
Enfin, des pièces sont consacrées à l'histoire de la région d'Ushuaia, des Indiens à nos jours et expliquent l'architecture des maisons anciennes qui datent du XIXième siècle. D'autres sont consacrées à d'autres sujets variés, tels la faune, ou l'exploitation du pétrole.
Cette visite fut vraiment très très intéressante, et en sortant, comme il fait toujours bon, nous allons encore marcher, traversons la ville pour monter à l'opposé au point de vue panoramique. C'est l'occasion de s'arrêter devant des maisons anciennes dont nous avons vu les maquettes, ou tout simplement de jeter un coup d'œil aux charmants jardins fleuris.
On y resterait bien encore, mais notre voyage n'est pas terminé, nous avons bien d'autres projets, il faut donc se décider à poursuivre. Nous reprenons donc notre Ruta 3, et allons jusqu'au Parque Nacional Terra del Fuego où nous pénétrons en fin d'après-midi.
Trouvant un très bel endroit, nous nous garons sur l'aire de stationnement au bord du canal de Beagle. La vue est magnifique, les derniers touristes s'en vont, nous pompons de l'eau fraîche et claire dans le ruisseau pour remplir notre réservoir, et nous installons pour le bivouac.
Soirée très calme, dans un lieu ...magique!
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