Ushuaia - San Sébastien (frontière Argentine-Chili) - Porvenir - Punta Arenas - Puerto Natales - Parque Nacional Torres del Paine.
Jeudi 11 février: Ushuaia - San Sebastian (frontière Argentine -Chili)
On ne se presse pas pour partir ce matin. Il est toujours difficile de quitter des lieux aussi mythiques, surtout quand on a eu cette chance avec le temps. Pendant tout notre séjour aux alentours d'Ushuaia, nous avons eu des températures relativement douces, une météo complaisante, et quasiment pas de vent, une chance.
Nous quittons la ville en fin de matinée, par la Ruta 3 que nous retrouvons, mais en sens inverse, et attendons d'arriver à Tolhuin, pour retrouver notre panaderia La Union afin de se ravitailler en pain, et y prendre un léger repas de midi.
Il n'y a pas d'autre choix, il faut retourner à San Sebastian, et repasser la frontière. Nous y arrivons vers 18h, et bivouaquons près du poste de douane avec d'autres candidats au passage qui voyagent à pied, à moto, en caravane, et qui attendent comme nous le lendemain pour passer la frontière.
Vendredi 12 février: San Sebastian (Argentine) - Porvenir ( Chili).
Le passage de la frontière sera très rapide côté argentin, plus long côté chilien, 15 km plus loin, car il y a du monde, et c'est plus compliqué. Ils sont sympathiques, mais la douane agricole est ici plus regardante que lors de nos précédents passages de frontières. Chaque véhicule est fouillé, même avec des chiens dressés pour trouver des produits illicites. Sont interdits tous produits frais tels que fruits, légumes, viande, charcuterie, lait, fromage, yaourts.... Nous sommes en règle, et n'avons rien à craindre. Le douanier regarde partout, ouvre les boîtes en plastique, hésite devant des raisins secs, et finalement les laisse, récompense le chien qui a bien travaillé, et nous souhaite bonne continuation et bon voyage.
Nous quittons la Ruta3 et prenons une bonne piste vers Porvenir. Nous prenons notre repas de midi au bord de l'eau, et arrivons à Porvenir dans l'après-midi.
Nous nous occupons tout de suite de réserver notre traversée en bateau du détroit de Magellan. Il n'y a qu'un bateau par jour, nous obtenons une place sur celui de demain à 14h.
Le reste de l'après-midi passera à faire quelques courses alimentaires, et à parcourir les environs de cette ville. Le climat est rude ici, mais la municipalité fait des efforts pour donner un cadre agréable à ses habitants qui eux donnent de la gaité à leurs maisons par le biais des couleurs. Toitures, façades...., c'est parfois vif, et ça tranche dans ce ciel.
Cherchant un bivouac, nous partons sur une piste allant vers le phare. Elle continue, longeant la côte du détroit de Magellan. Nous sommes séduits par le vaste panorama et le côté sauvage de l'endroit. C'est donc là que nous nous arrêtons.
Nous passons toute la soirée à regarder le paysage et observer les oiseaux. Nous regardons les incessants vols d'oies sauvages longer la rive du détroit, et tout à coup, nous voyons passer un groupe de cinq dauphins, qui nagent tout près du bord ! C'est extraordinaire !
Le coucher du soleil est très beau, plus loin il doit pleuvoir, car apparaît un curieux bout d'arc en ciel très lumineux, chapeauté d'un nuage.
Nous sommes très heureux de bivouaquer dans un endroit pareil, et passons une très agréable soirée. Nous garderons un très bon souvenir de notre passage à Porvenir !
Samedi 13 février: Porvenir - Punta Arenas.
Le lever du jour est tout aussi beau que le crépuscule hier soir.
Ce matin, nous avons tout notre temps, nous nous garons sur le parking de l'embarcadère à midi, ce qui nous permet de prendre notre repas tranquillement et d'être sur place pour notre rendez-vous de 13h.
Le bateau quitte le port à 14h, et met deux heures pour traverser le détroit, plus large à cet endroit.
Nous retrouvons notre cycliste néerlandais sur le bateau et faisons plus ample connaissance durant la traversée. Son vélo qu'il utilise actuellement a déjà parcouru plus de 100.000km !
Nous avons beaucoup de chance, car il fait très beau, il n'y a pas de vent, et la mer est relativement calme.
Débarqués à Punta Arenas, nous nous rendons directement à la zone franche, Sylvie ayant besoin de renouveler ses chaussures de marche. C'est la déception totale, cette zone franche n'a absolument rien à voir avec celle que nous avons connue à Arica. Ici, c'est beaucoup plus petit, et il n'y a pas de choix. Le tour est vite fait, nous partons bredouilles.
Comme il fait beau, et qu'il n'y a pas de vent ! et ouiiii, c'est surprenant dans cette ville réputée très ventée !, nous quittons la ville, et empruntons la belle route qui longe le détroit de Magellan en direction du Cabo Forward. Nous allons jusqu'au secteur de Puerto del Hambre. C'est là qu'a été établi le premier bastion espagnol en 1584. Le climat étant trop rude, la majorité des 200 colons moururent de malnutrition. De là vient le nom: "port de la faim".
Le site est beau, notamment à Bahia Mansa où sont ancrés une vingtaine de bateaux de pêche colorés.
Le secteur étant très calme, nous cherchons un tout petit coin pour notre bivouac. Nous serons tout seuls, et bien tranquilles.
Dimanche 14 février: Punta Arenas - Puerto Natales.
Il fait encore beau ce matin, nous faisons en sens inverse la belle route qui longe le détroit, pour revenir à Punta Arenas.
On est dimanche, il n'y a pas de circulation, c'est parfait pour visiter la ville.
Avec ses 130 000 habitants, c'est une ville importante qui a bien grandi, enrichie par l'élevage du mouton et le trafic maritime. Nous nous garons le long de la Plaza de Armas Muñoz Gamero. C'est le centre ville, une place plantée de beaux cyprès, au milieu de laquelle trône le monument de Magellan.
Cette place est entourée de beaux édifices à l'européenne, tels le Palacio Montes Pello, siège de la municipalité, la cathédrale, le club des officiers d'inspiration Art nouveau, ex-résidence de Don José Menendez qui fit fortune grâce au mouton. Tout près, du même côté, le Palacio Sara Braun, d'architecture néoclassique et construit par un architecte français.
Le temps s'est maintenu toute la matinée, et nous avons eu beaucoup de chance, car nous n'avons pas eu du tout de vent. Pas une feuille ne bougeait !
Nous n'avons cependant pas trop envie d'y rester davantage, assoiffés plutôt de nature que d'espace citadin, d'autant plus que nous sommes dimanche et que la ville est tristounette, vu que tout est fermé.
Nous prenons donc une route qui continue de longer le détroit de Magellan, en direction de Puerto Natales. Elle est nettement moins jolie que la portion que nous avons faite ce matin, beaucoup plus monotone. Nous arrivons dans une région où les forêts sont en souffrance, le temps s'est couvert, le vent s'est levé et souffle par rafales. On sait qu'on a eu beaucoup de chance jusque là.
Nous arrivons dans le courant de l'après-midi à Puerto Natales qui est un petit port tranquille de 20 000 habitants. La ville n'a rien de particulier, mais le charme vient du fjord au bord duquel elle est située. Nous nous installons d'ailleurs sur un parking au bord de l'eau pour notre bivouac.
Ce soir nous avons des voisins, suisses et nous retrouvons les allemands Veronika et Dietet que nous avions rencontrés à Uyuni. Nous attendrons le temps nécessaire que la météo s'arrange pour la suite de notre parcours.
Lundi 15 février: Puerto Natales - vers le Parque Torres del Paine.
Il a plu pendant la nuit, et le temps est encore maussade au lever. On attend.... Vers 10h, ça commence à se lever un peu. On se prépare à partir, on verra bien. Nous avons à peu près 150 km à faire, le temps peut évoluer encore.
Petit à petit, les ondées sont de plus en plus courtes, et les éclaircies de plus longues. Il fait 19 degrés. Le vent se lève, et souffle très irrégulièrement, avec parfois de fortes rafales qui chassent les nuages et laissent place au soleil. Il fait 24 degrés !
La route est belle.... Apercevant un panneau indiquant " mirador", nous y allons. La piste longe un lac, les couleurs sont très belles, car les nuages font des taches sur le paysage.
Et tout d'un coup..., après un virage, waouh ! Le massif del Paine, dans toute sa splendeur !
À partir de ce moment, nous nous arrêtons à tout bout de champ. Les couleurs sont irréelles. En effet, le massif est dans une légère brume et, est-ce le reflet de l'eau du lac ?, on dirait qu'un film bleu pâle recouvre tout, un peu comme si on mettait un filtre. Toutes les teintes sont pastel, c'est si beau !
Nous arrivons à la Laguna Verde, vraiment verte, d'un beau vert Jade. Les couleurs sont exceptionnelles, mais les formes du paysage le sont tout autant, d'autant plus que les nuages par leurs formes et leurs ombres le mettent en valeur. Par grand beau temps, c'est peut-être moins spectaculaire. En tout cas, nous nous remplissons les yeux !
La piste aboutit à une des entrées du parc des Torres, et ne continue pas. Il faut poursuivre à pied. Nous décidons de faire demi tour. Peu importe, le paysage est si beau à regarder, autant le voir aussi dans l'autre sens !
Les nuages qui couvrent les sommets gagnent du terrain, pendant que nous avançons. Nous optons pour aller jusqu'à la Laguna Azul.
L'après-midi étant bien avancé, nous nous installons dans un petit camping agreste protégé du vent, avec vue sur le lac.
Le temps de se balader un peu, le temps se gâte très vite, et il se met à pleuvoir. Il est 18h, René a reçu ce matin par mail une recette de gâteau de bivouac, à cuire à la poêle. Sylvie a du temps devant elle, et essaie la recette. Consommé avec du yaourt, ça fait un très bon dessert !
Et bien, merci Co, merci beaucoup, car grâce à ton mail, nous nous sommes régalés, et nous nous régalerons encore demain au petit déjeuner !
La pluie cesse, le vent se couche, nous passons la soirée à lire et à regarder le paysage. Nous sommes seuls, ...nous sommes bien !
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